Un Oeil sur la Vendée

Le blog qui jette un regard sur la Vendée...

mercredi 7 décembre 2011

La Vendée veut dessaler l’eau


La première usine de désalinisation d’eau de mer de France devrait être construite près des Sables-d’Olonne et être alimentée en énergie renouvelable.
D’ici à 2020, une usine de dessalement d’eau de mer étirera probablement ses tuyaux entre les Sables-d’Olonne et Bouin, à quelques kilomètres de la côte vendéenne. Un bureau d’études a été sélectionné mi-novembre pour examiner le projet. La décision de construire ou non la première usine de désalinisation de France sera prise «dans un an», explique Éric Rambaud, président de Vendée Eau, le syndicat chargé de la distribution de l’eau potable en Vendée.
Créer un site de dessalement est une opération complexe. Vendée Eau envisage une usine modulable, capable de fournir dans un premier temps 10.000 ou 20.000 m3 d’eau par jour, puis, à l’horizon 2020 ou en cas de sécheresse aggravée, jusqu’à 40.000 m3.
La technique reposera sur la filtration de l’eau de mer, préalablement désinfectée, à travers une membrane semi-perméable qui laisse passer l’eau mais bloque le sel. Ce procédé appelé «osmose inverse» consomme quatre à cinq fois plus d’énergie qu’un traitement classique d’eau de rivière. Du coup, les autorités vendéennes prévoient d’alimenter le site avec de l’énergie renouvelable.
Éoliennes, solaire, biomasse ou encore hydromotricité: toutes les solutions sont envisagées. Ce qui n’abaissera pas les coûts et pourrait même les alourdir. La construction de l’usine, des centrales d’énergie renouvelable et des conduits pour acheminer l’eau vers les zones de consommation atteindra plusieurs dizaines de millions d’euros, prévoient les 276 communes réunies au sein de Vendée Eau.

Une eau chère mais indispensable

Quant au prix de l’eau potable ainsi obtenue, il pourrait dépasser la moyenne de l’Hexagone, de l’ordre de 1,20 euro par mettre cube pour le captage et la distribution. Un tarif sans doute élevé mais le département, pauvre en nappes souterraines, tire 90% de son eau potable des barrages, ce qui le rend plus sensible qu’aucune autre région de France aux variations climatiques et aux problématiques d’approvisionnement en eau.
Entre le tourisme -qui décuple la population sur les côtes- et l’agriculture, «il y a un manque potentiel de 10 à 12 millions de mètres cubes pendant les six mois d’été», résume Éric Rambaud.
La désalinisation n’est pas la seule option. Depuis 2003, «nous réfléchissons et mettons en œuvre une large gamme de solutions, à court ou moyen terme», explique le président de Vendée Eau. Un nouveau barrage, une option bon marché qui aurait coûté «10 millions d’euros», a été refusé par l’État, pour raison écologique.
Mais, comme la plupart des collectivités de France, les communes vendéennes misent sur les économies (réduction des pertes et des fuites, etc.), qui sont, de loin, la meilleure façon de récupérer de l’eau potable. Vendée Eau a, par ailleurs, ouvert un chantier de 60 km de tuyaux afin de relier les zones de forte consommation aux réserves d’eau du département et aux capacités de Nantes et de la Loire. La facture de ce programme devrait dépasser les 50 millions d’euros.
Enfin, 70 forages déjà réalisés permettent de mobiliser 2 millions de mètres cubes d’eau de plus qu’en 2003. De quoi affronter sans trop d’inquiétude la prochaine sécheresse.

Source : Le Figaro

Aucun commentaire: