Un Oeil sur la Vendée

Le blog qui jette un regard sur la Vendée...

mercredi 28 décembre 2011

Et le génocide vendéen alors ?

Jeudi dernier, les députés ont adopté la proposition de loi sur la pénalisation de la négation des génocides. Le texte remet ainsi le génocide vendéen, occulté dans les livres d'histoire, au cœur des discussions. La France a-t-elle une mémoire sélective ? 





La France aime donner des leçons au monde notamment dans le domaine des droits de l’homme, au titre qu’elle en serait à l’origine. Elle oublie de dire qu’en même temps, elle est aussi l’actrice du premier génocide idéologique en Vendée commis au nom de ces mêmes droits.
Dans ce cadre, il s’agissait de créer l’homme nouveau, ce qui passait obligatoirement par la disparition de l’homme ancien qui devait accepter d’être régénéré ou de disparaître. C’est à ce titre que la Révolution a éliminé la famille royale, une bonne partie du clergé, de la noblesse et, entre autres, des habitants de la Vendée militaire.
À l’heure actuelle, grâce à la découverte de documents originaux signés de la main même des auteurs de ces crimes, c’est-à-dire les membres du Comité de salut public et notamment Robespierre, Carnot, Barrère, etc. Nous avons reconstitué à la fois la pensée, les méthodes utilisées, les moyens déployés afin de mener à terme cette folie.
Ce crime est  légal car conçu et mis en œuvre directement  par le pouvoir exécutif et voté par la chambre des députés. Il se décompose en trois grandes étapes : du 1er août 1793 au 21 janvier 1794 avec l’utilisation de l’armée "masse" ; du 21 janvier au 13 mai 1794 avec le recours des colonnes infernales mobiles ; du 13 mai à la chute de Robespierre avec de nouveau l’utilisation de l’armée "masse".
Mais éliminer une population conséquente évaluée à 815 000 habitants n’est pas chose aisée surtout, comme le déplorent les politiques, celle-ci refuse de se laisser massacrer, et pire, se défend. Tout dans ce crime de masse a été essayé, y compris l’horreur absolue comme l’utilisation de gaz, de fours… On y retrouve l’indicible comme les tanneries de peaux humaines, la fonte des corps pour la graisse…
Crime politique, crime honteux, crime inavouable, politiques comme historiens officiels, au nom de l’unité nationale, de l’idéologie et de la politique ont tout fait non seulement pour le masquer mais aussi pour inverser les causes et les conséquences faisant en sorte, qu’avec le temps, les bourreaux sont devenus les victimes et les victimes les bourreaux. C’est ce que j’appelle le mémoricide qui s’est accompagné chez les victimes d’un déni lié à la peur et à la honte, phénomène classique dans ce genre de situation.
À l’heure actuelle, nous maîtrisons parfaitement la mécanique de ce double crime d’État avec d’un côté, le génocide et de l’autre le mémoricide.
Pouvons-nous, en connaissance de cause, continuer à reproduire cette situation. Je ne le pense pas au moins pour cinq raisons :
  • Au nom de la vérité
  • Au nom de la justice
  • Au nom de l’honneur
  • Au nom de l’exemple
  • Au nom de l’avenir pour que les bourreaux sachent que plus jamais ce genre de crime restera impuni.

Le Parlement français doit-il voter la reconnaissance de ce génocide ? Dans le cadre des lois mémorielles, il n’a pas le choix. Dans le cas contraire, comment pourrait-il expliquer que face au même crime, certains soient considérés positivement car commis par la France et d’autres négativement car commis par d’autres comme les Turcs.
Le fera-t-il ? Je pense que oui avec le temps et sous la pression. Mais pour l’instant, l’urgence est peut-être ailleurs : il se doit d’abord d’abroger les lois d’extermination et d’anéantissement votées les 1er août et 1er octobre 1793. Comment peut-on imaginer, comment peut-on accepter que de telles lois restent dans notre arsenal législatif ? Là encore, nous sommes dans le domaine de l’impensable, de l’inimaginable, de l’indicible pour une démocratie moderne qui veut se donner en exemple au monde. Peut-on se le permettre ? Sûrement pas même si certains l’espèrent.

Source : Atlantico

vendredi 23 décembre 2011

Port de Brétignolles : avis défavorable...


La commission d'enquête a donné un avis défavorable au projet de port soutenu par la municipalité de Brétignolles sur mer...


Allez plus loin : blog de défense du site de la Normadelière
Tous les rapports sur le site de la préfecture de la Vendée


vendredi 16 décembre 2011

La tempête Joachim en Vendée (16/12/2011)


Une cinquantaine de personnes ont été évacuées par précaution dans la nuit de jeudi à vendredi, à Saint-Hilaire-de-Riez (Vendée), de leurs maisons situées en dessous du niveau de la mer, a-t-on appris vendredi de source préfectorale.

Les pompiers et services municipaux ont procédé à l'évacuation de ces personnes habitant au lieu dit "La Pège", dans le secteur nord de Saint-Hilaire-de-Riez, en raison d'un "affaiblissement du cordon dunaire" en début de nuit, a indiqué à l'AFP le directeur de cabinet du préfet de Vendée, Sébastien Cauwel.

"Pour éviter d'avoir à aller chercher des gens dans l'eau au moment de la marée haute vers 8h du matin, nous avons préféré les évacuer", a-t-il indiqué.
Les personnes évacuées devaient être hébergées sur la commune, dans une ancienne colonie de vacances.

A 5h30, les pompiers sont intervenus pour récupérer deux jeunes alcoolisés qui avaient éprouvé l'envie, aux Sables-d'Olonne, d'aller dans un lieu baptisé "le puit d'enfer" pour voir les vagues et qui ne parvenaient plus à en sortir. Ils ont été secourus à temps.

Le puit d'enfer


Les autres cordons dunaires surveillés du département avaient en revanche plutôt bien résisté aux intempéries, selon M. Cauwel.
Les rafales étaient de 135 km/h à l'Ile d'Yeu, 125 sur les côtes et, à 5h30, on comptabilisait 230 interventions de pompiers.

dimanche 11 décembre 2011

Légende : « Les buveurs d'eau-de-vie du singe »

Un cargo aujourd'hui, une bouteille avec message hier, la mer apporte chaque année son lot de trouvailles. En 1908, une barrique attire l'oeil de quatre marins. Son locataire, un singe (!) est toujours de ce monde. Empaillé bien sûr.







Un tonneau sur la plage, quelle drôle d'idée ! C'est ce qu'ont dû se dire quatre copains, quatre marins en vadrouille ce matin-là du côté de Brétignolles près de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. L'un de ces vaillants gaillards s'en va chercher une vrille afin de percer le mystère du tonneau. Surprise ! Un jet d'eau de feu, de l'eau de vie très exactement, coule alors à flots. Nos marins, aux anges, s'empressent de se servir et de boire à grandes lampées le nectar béni envoyé par Poséidon.





« C'est du bon ça ! »






« A ta santé mon matelot... A la vôtre les gars. J'allons nous en licher les pouces jusqu'aux coudes », rapporte la chronique locale. « Hein, c'est du bon ça ! J'te crois mon matelot. J's'rais même pas surpris si qu'on m'dirait qu'ça sort des caves du Grand Turc ». L'un des matelots décide alors de quérir une charrette, de ramener le butin à bon port et d'en faire profiter d'autres camarades. C'est pas tous les jours fête. Sur le chemin du retour, la charrette, mise à mal par la chaussée défoncée, perd sa précieuse cargaison qui cogne contre le pavé. « Une exclamation de dégoût jaillit de la gorge des marins qui virent une forme poilue recroquevillée et très odorante. Un singe, c'était un singe qui avait été soigneusement conservé dans l'alcool... Les buveurs eurent des nausées et digérèrent très mal le liquide qui leur brûlait la gorge ».







« Les buveurs d'eau-de-vie du singe »






Les habitants vont alors surnommer ces matelots les « Jhiras », soit les « buveurs d'eau-de-vie de singe ». Mieux, ils vont passer à la postérité grâce au photographe Boutain de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. En 1912, celui-ci reconstitue l'histoire qui se raconte en faisant poser des comédiens amateurs. Si l'on n'a jamais su quel bateau ou quel collectionneur ramenait ce chimpanzé femelle, il connaîtra néanmoins une seconde vie sur le comptoir d'un bar, d'une boutique « Le Bazar de la tentation » puis d'une pharmacie.






Des générations d'habitants de Saint-Gilles-Croix de Vie ont trinqué à la santé du petit primate arraché à son île du Pacifique. Ré empaillé à Nantes dans les années quatre-vingt, il a longtemps été remisé dans une des salles de la conserverie. Aujourd'hui, la maison du Pêcheur de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a recueilli ce petit bonhomme que découvrent toujours avec autant d'émerveillement les petits et les grands d'aujourd'hui, un siècle après.





Je vous invite à  prendre connaissance du décryptage de cette légende dans le document publié par Jean-Loïc Le Quellec d'où proviennent les photographies illustrants ce post.

 La mythologie des naufrages en Vendée - Jean-Loïc Le Quellec







Le Puy du Fou, premier parc d'attraction français primé par les Américains





Le site du Puy du Fou a reçu le prix du meilleur « parc à thème classique » (« Thea Classic Award ») de l'Association internationale des parcs à thème (site), lors du rendez-vous annuel des parcs de loisirs qui se tenait du 14 au 18 novembre à Orlando en Floride. C'est la première fois qu'un parc français reçoit cette récompense. Son créateur, Philippe de Villiers a salué « une reconnaissance mondiale » et « le couronnement d'une belle entreprise ». « C'est émouvant. On a arrosé ça avec les permanents » du Puy du Fou (110 personnes). Il a expliqué qu'il s'agissait de « l'Oscar des oscars ». C'est comme « l'étoile ultime pour un restaurant » a-t-il déclaré. Le prix sera officiellement remis à l'équipe du Puy du Fou le 17 mars 2012 à Los Angeles.












 
Le Puy du Fou a battu son record de fréquentation pour la saison 2011 avec plus de 1,495 million de visiteurs, dont 370 000 pour la Cinéscénie (qui a fêté cette année son 10 millionième spectateur). En 2012, le parc lance « Le Monde Imaginaire de La Fontaine », une « grande aventure ludique et interactive dans l'univers fantastique de Jean de La Fontaine et du 17ème siècle ».

mercredi 7 décembre 2011

La Vendée veut dessaler l’eau


La première usine de désalinisation d’eau de mer de France devrait être construite près des Sables-d’Olonne et être alimentée en énergie renouvelable.
D’ici à 2020, une usine de dessalement d’eau de mer étirera probablement ses tuyaux entre les Sables-d’Olonne et Bouin, à quelques kilomètres de la côte vendéenne. Un bureau d’études a été sélectionné mi-novembre pour examiner le projet. La décision de construire ou non la première usine de désalinisation de France sera prise «dans un an», explique Éric Rambaud, président de Vendée Eau, le syndicat chargé de la distribution de l’eau potable en Vendée.
Créer un site de dessalement est une opération complexe. Vendée Eau envisage une usine modulable, capable de fournir dans un premier temps 10.000 ou 20.000 m3 d’eau par jour, puis, à l’horizon 2020 ou en cas de sécheresse aggravée, jusqu’à 40.000 m3.
La technique reposera sur la filtration de l’eau de mer, préalablement désinfectée, à travers une membrane semi-perméable qui laisse passer l’eau mais bloque le sel. Ce procédé appelé «osmose inverse» consomme quatre à cinq fois plus d’énergie qu’un traitement classique d’eau de rivière. Du coup, les autorités vendéennes prévoient d’alimenter le site avec de l’énergie renouvelable.
Éoliennes, solaire, biomasse ou encore hydromotricité: toutes les solutions sont envisagées. Ce qui n’abaissera pas les coûts et pourrait même les alourdir. La construction de l’usine, des centrales d’énergie renouvelable et des conduits pour acheminer l’eau vers les zones de consommation atteindra plusieurs dizaines de millions d’euros, prévoient les 276 communes réunies au sein de Vendée Eau.

Une eau chère mais indispensable

Quant au prix de l’eau potable ainsi obtenue, il pourrait dépasser la moyenne de l’Hexagone, de l’ordre de 1,20 euro par mettre cube pour le captage et la distribution. Un tarif sans doute élevé mais le département, pauvre en nappes souterraines, tire 90% de son eau potable des barrages, ce qui le rend plus sensible qu’aucune autre région de France aux variations climatiques et aux problématiques d’approvisionnement en eau.
Entre le tourisme -qui décuple la population sur les côtes- et l’agriculture, «il y a un manque potentiel de 10 à 12 millions de mètres cubes pendant les six mois d’été», résume Éric Rambaud.
La désalinisation n’est pas la seule option. Depuis 2003, «nous réfléchissons et mettons en œuvre une large gamme de solutions, à court ou moyen terme», explique le président de Vendée Eau. Un nouveau barrage, une option bon marché qui aurait coûté «10 millions d’euros», a été refusé par l’État, pour raison écologique.
Mais, comme la plupart des collectivités de France, les communes vendéennes misent sur les économies (réduction des pertes et des fuites, etc.), qui sont, de loin, la meilleure façon de récupérer de l’eau potable. Vendée Eau a, par ailleurs, ouvert un chantier de 60 km de tuyaux afin de relier les zones de forte consommation aux réserves d’eau du département et aux capacités de Nantes et de la Loire. La facture de ce programme devrait dépasser les 50 millions d’euros.
Enfin, 70 forages déjà réalisés permettent de mobiliser 2 millions de mètres cubes d’eau de plus qu’en 2003. De quoi affronter sans trop d’inquiétude la prochaine sécheresse.

Source : Le Figaro

jeudi 1 décembre 2011

Valeurs Actuelles rend hommage au courage de Philippe de Villiers



Du temps où j’étais localier en Corrèze, un jeune homme de haute taille et de belle découpe, précédé d’un nez avantageux, effectuait son stage d’énarque à la préfecture de Tulle: Philippe de Villiers. Il avait de l’allant et de la gouaille; Chirac l’appréciait beaucoup. Nous sympathisions en savourant le spectacle des roitelets locaux qu’un puissant laisse toujours éclore dans son sillage.



Villiers devint sous-préfet, démissionna de l’administration dès l’élection de Mitterrand en 1981, fonda le Puy du Fou, régna en maître sur la Vendée, fut secrétaire d’État dans le premier gouvernement de cohabitation de Chirac en 1986. Puis il rompit avec l’UDF, créa son parti et dériva en solitaire. Nous nous retrouvions de temps en temps pour entretenir notre bonne connivence de potaches. Je l’aimais bien, sa marginalisation me désolait. Je ne partageais pas forcément ses vues mais je souhaitais qu’il mette son énergie et son audace au service de la droite, au lieu de la débiner sans relâche. On ne refait pas les caractères: pour le plaisir de balancer un bon mot dans un dîner, Philippe était capable de brûler toutes ses cartouches en se mettant à dos l’ensemble de la classe politique. Dont acte, hélas ! 



Séjournant en Vendée la semaine dernière, j’ai pris la mesure de son action dans son département, et de la nostalgie suscitée par son retrait. Car il a semble-t-il renoncé à la vie publique. Quel dommage ! Reste le Puy du Fou, symbole remarquable d’un “devoir de mémoire” exercé avec opiniâtreté, contre l’esprit du temps, matérialisé en outre par l’Historial de la Vendée et la théâtralisation de la gentilhommière où Charette fut arrêté. En visitant ces lieux, il m’est revenu que, durant la commémoration du bicentenaire de la Révolution, Villiers n’a eu de cesse d’exiger une prise en considération des massacres perpétrés par Turreau et Carrier, et ordonnés par la Convention. Fut-ce un “génocide”? Il semblerait – et, me dit-on, l’historien Reynald Secher en détiendrait la preuve, un ordre d’extermination écrit et signé par Robespierre soi-même. C’est important car si génocide programmé il y eut, la Révolution aura été sans conteste possible la matrice des totalitarismes du XXe siècle, celui de Lénine puis celui d’Hitler. Initiateur opportun d’une approche sans complaisance de la période 1789-1795, le grand historien Furet le laissait plus ou moins entendre. En tout cas le sujet nous concerne de près : nos édiles ayant cru devoir statuer sur le génocidedes Arméniens par les Turcs en 1915, il ne serait pas déraisonnable qu’un vrai débat de fond éclaire leurs lanternes sur les racines mythologiques de la gauche française Je ne suis ni un ultra, ni un monarchiste et je n’aurais garde de confondre un Malesherbes, un Condorcet, voire un Mirabeau avec Marat, Robespierre, Saint-Just et autres psychopathes. Il y a loin d’un socialiste à un trotskiste, avoué ou grimé en Vert. Les deux familles n’en coexistent pas moins dans la France contemporaine, et cette singularité de notre vie politique procède en ligne directe de l’héritage de la Révolution. Laquelle forme un “bloc”, affirmait Clemenceau. Si ce Vendéen glorifié par trois Républiques voyait juste, tout démocrate conséquent se doit de récuser l’héritage de 1789 dans sa totalité. On peut toutefois penser, comme Aron, qu’un fait historique, quel qu’il soit, aurait pu ne pas avoir lieu. La fusion des ordres à Versailles, l’abolition des privilèges le 4 Août impliquaient-elles nécessairement les dérives de la Convention? L’accession inéluctable de la bourgeoisie au pouvoir, effective en Angleterre un siècle auparavant, pouvait-elle faire l’économie de la Terreur ?

Chateaubriand, protégé de Malesherbes, était écolo à la mode de Bernardin de Saint-Pierre, rousseauiste en diable et enclin à adopter l’idée démocratique lorsqu’il suivit son aîné aux états généraux de Bretagne. Comme d’ailleurs le jeune gauchiste Bonaparte. Ces deux géants furent enfantés par les Lumières, et chevauchèrent les mêmes chimères que Robespierre. Mais tout mégalos qu’ils aient été l’un et l’autre, la folie idéologique ne les a pas décervelés. Où situer et comment interpréter le moment où s’enclencha la logique totalitaire? La question n’est pas superfétatoire, hic et nunc, puisque enfin, à gauche de la gauche, des émules de Robespierre pérennisent impunément ses fantasmes purificateurs. En osant rappeler de qui et de quoi furent victimes tant de ses compatriotes vendéens, en associant Soljenitsyne à sa cause, Villiers a fait preuve de courage et de panache. Les mousquetaires de Dumas auraient apprécié.

Denis Tillinac  : Valeurs Actuelles (24/11/2011)

dimanche 4 septembre 2011

Création de la réserve naturelle nationale de la Casse de la Belle Henriette en Vendée



Création de la réserve naturelle nationale de la Casse de la Belle Henriette en Vendée



Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, a salué la création de la réserve naturelle nationale de la Casse de la Belle Henriette (Vendée), par décret du 31 août 2011 paru aujourd’hui au Journal officiel.

Située sur les communes de la Tranche-sur-mer et de la Faute-sur-mer, la réserve naturelle nationale de la Casse de la Belle Henriette s’étend sur près de 340 hectares situés essentiellement sur le domaine maritime. Ce classement trouve son origine en 1996 dans le plan d'actions en faveur du Marais poitevin et marque la volonté des acteurs de préserver un site de haute valeur écologique figurant parmi les rares témoins de l’évolution naturelle, depuis plus d’un siècle, du cordon dunaire.

La lagune de la Belle Henriette possède un patrimoine naturel remarquable : on y recense notamment des habitats naturels exceptionnels au niveau européen, national et régional, ainsi que 360 espèces végétales, avec par exemple l’œillet de France ou la Luzerne maritime. Elle sert de halte migratoire majeure pour un grand nombre d'oiseaux, comme la Barge à queue noire, le Canard Pilet, ou la Spatule blanche. C’est également un site de nidification d’intérêt régional pour de nombreuses espèces, telles que la Cisticole des joncs ou le Pipit rousseline.

La création de cette réserve contribue pleinement, en application des engagements du Grenelle de l'environnement, au renforcement du réseau des aires protégées, afin de placer d’ici 2019 au moins 2 % du territoire terrestre métropolitain sous protection forte. Elle est le résultat de l’important travail de concertation mené par les services de l'Etat avec les acteurs locaux, en particulier les représentants des communes, des chasseurs et des associations concernés par le projet. Suite à la tempête Xynthia en 2010, la possibilité d’effectuer des travaux de sécurisation en cas de nécessité a été intégrée dans les règles de gestion de la réserve.


« Je me réjouis de voir aboutir ce projet initié de longue date, et qui, après la catastrophe occasionnée par la tempête Xynthia en 2010, offre une nouvelle perspective aux communes de La Faute-sur-Mer et La Tranche-sur-Mer. La reconnaissance apportée par le classement en réserve naturelle nationale de ce territoire préservé constitue un réel atout touristique », a déclaré NKM.

mercredi 6 avril 2011

Sodebo cultive l'amour du "risque"

Symbole du "miracle économique vendéen", Sodebo a imposé ses pizzas et ses sandwichs dans les rayons des grandes surfaces françaises grâce à une politique d'innovation qui lui permet de financer son essor en se passant des banques et de la Bourse.



Cinquante ans après sa création, l'ancienne charcuterie artisanale de Saint-Georges-de-Montaigu (Vendée) - qui emploie aujourd'hui 2.000 personnes sur un site de 70 hectares - est ainsi toujours dirigée par les trois filles des fondateurs, Joseph et Simone Bougro, et deux de leurs maris respectifs.
Cette indépendance a permis à la Société des établissements Bougro (Sodebo) d'assumer pleinement ses prises de risques, en consacrant la moitié de ses bénéfices à ses investissements, sans avoir à rendre de comptes à des tiers.
"Mieux vaut tenter, quitte à ne pas réussir, que de ne rien tenter : on tire toujours des leçons de ses échecs et de ses réussites", plaide Marie-Laurence Gouraud, 49 ans, l'aînée des trois filles Bougro, qui a la charge des services de recherche et développement de l'entreprise.
Sodebo a par exemple tiré profit de l'échec de ses "lasagnes italiennes", dans les années 1990, pour lancer les premières "PastaBox", des boîtes de pâtes fraîches réchauffables au four micro-ondes.
"Depuis, quatorze autres marques se sont lancées, mais nous avons gardé 40 % de parts de marché", souligne sa soeur Patricia Brochard, 48 ans, dont le service marketing met en vente chaque année une cinquantaine de nouveautés.


INTÉRESSEMENT ET PARTICIPATION

Selon elle, la France a ainsi des raisons d'espérer quant à son avenir économique, à la condition expresse de "laisser un peu d'autonomie et de liberté aux jeunes".
"Les Français sont assez ingénieux, mais on tue leur créativité en les déresponsabilisant et en légiférant à tout bout de champ", estime Patricia Brochard. "Avec le principe de précaution, par exemple, on a peur de tout. Plus personne n'ose lever le petit doigt."
L'autre élément du succès de la famille Bougro repose sur sa proximité avec ses salariés, à qui sont reversés l'autre moitié des bénéfices de l'entreprise, à travers des accords d'intéressement et de participation enviés dans cette région.
Une crèche d'entreprise leur a également été construite il y a deux ans, tandis qu'un système de garde d'enfants à domicile a été instauré pour les salariés qui travaillent dès potron-minet.
Enfin, une balade en mer est offerte chaque année à une centaine d'entre eux, à bord du maxi-trimaran du navigateur Thomas Coville, sponsorisé par Sodebo.
"Ici, il n'y a pas d'organisation pyramidale, on travaille de façon transversale", explique Patricia Brochard, une "co-présidente" que la plupart des salariés tutoient. "Notre réussite est aussi le fruit de cette intelligence collective."


PAS DE DÉLÉGUÉS SYNDICAUX

Les syndicats portent de leur côté un regard plus circonspect sur les conditions de travail dans cette entreprise de 2.000 salariés, où aucun d'entre eux n'a réussi à s'implanter.
"Il y a plusieurs années, nous avons tenté de présenter des adhérents sous étiquette syndicale aux élections du comité d'entreprise", se rappelle Anne-Flore Marot, responsable de la CFDT en Vendée. "Mais cela a été purement impossible : ils ont été l'objet d'une forte répression de la part de la direction."
"Comme souvent en Vendée, on a affaire à des employeurs qui ont commencé petit et ont tout monté de leurs bras", estime-t-elle. "Ils ne voient pas arriver les syndicats d'un bon oeil : pour eux, c'est le loup qui arrive dans la bergerie."
"La représentation des salariés se fait par le biais du comité d'entreprise et du comité d'hygiène et de sécurité ", rétorque Patricia Brochard.
"Le climat social étant sain et le dialogue social clair, il n'y a jamais eu de candidature syndicale aux élections des délégués du personnel."

Source : Reuteurs du 06 avril 2011

mercredi 30 mars 2011

En Vendée, la palme de la générosité

Avec 12,8€ de recettes par habitant, le diocèse de Luçon fait partie des mieux lotis

« On a la chance d’avoir une belle solidarité », confie Denis Saulnier, économe du diocèse de Luçon. En 2009, 3,34 millions d’euros ont été récoltés pour le denier du diocèse et des paroisses, et 1,912 million via les quêtes. Sur les trois dernières années, l’Église vendéenne a également pu compter sur 1,905 million d’euros de legs.

Une générosité qui s’explique d’abord par l’histoire. « La Vendée est une terre de tradition catholique où nous avons encore beaucoup de prêtres et donc beaucoup de messes, explique Denis Saulnier. Cela permet de récolter beaucoup d’argent lors des quêtes. » Autres particularités : un grand nombre de donateurs, environ 27 000 personnes, et un montant moyen du don un peu moins élevé qu’ailleurs, dans ce département rural « où le revenu par habitant est plus faible ».

Difficile, pour autant, de dresser un profil type. « Nous avons de 1500 à 2000 nouveaux donateurs chaque année et nous en perdons autant, voire un peu plus, poursuit Denis Saulnier. Au bout de quinze ans, la population des donateurs est totalement renouvelée. » Si la tradition familiale joue indéniablement, l’économe remarque que « tous les pratiquants ne donnent pas mais (que) des non-pratiquants donnent ».

Les ressources de l’Église proviennent de la générosité des donateurs

Un constat qui étonne toujours le P. Olivier Gaignet, curé de la paroisse Saint-Hilaire de Fontenay, dans le sud de la Vendée, réputé moins généreux que le nord, où l’ancrage catholique est plus fort. « Lorsque j’ouvre les enveloppes de la collecte paroissiale, je suis toujours surpris de ne pas connaître la moitié des donateurs. » Il arrive aussi que des croyants d’autres religions apportent leur contribution. « Ces gens sont sensibles aux valeurs portées par l’Église. »

Dans sa paroisse, 49 000€ ont été récoltés en 2009-2010, contre 23 000 en 2008-2009. Et le cru 2010-2011 s’annonce encore meilleur, avec près de 55 000€ déjà réceptionnés. Outre un nouveau mode d’appel aux dons (par courrier postal), le conseil économique paroissial a écumé toutes les églises pour expliquer le sens du don et détailler à quoi il sert, comme financer des travaux de rénovation ou l’achat d’écrans géants dans les églises. « On indique aussi à quoi va servir la quête sur la feuille de messe, poursuit le curé. Comme, par exemple, le renouvellement des livrets de sépulture. »

Cette générosité n’empêche cependant pas le diocèse de tomber dans le rouge. Après avoir été fortement bénéficiaire en 2009, il a été déficitaire en 2010 et le sera en 2011. Une situation liée à la fluctuation du montant des legs, explique Denis Saulnier, qui aime à rappeler en toutes circonstances que la quasi-totalité des ressources de l’Église provient de la générosité des donateurs.

Source : La Croix du 30 mars 2011